Carna

Déesse des gonds de portes, des petits enfants et des organes du corps

Théâtre du Grütli, Genève

Quatre semaines dans la white box : du temps passé ensemble, où les disci­plines de chacun se sont confrontées, frottées, parfois concur­rencées.
Où les courants humains, logis­tiques, poétiques n'ont cessé de se croiser, souvent dans les remous. Où ne nous a jamais vraiment quitté cet objectif thématique, qui, dès l'origine du projet, était d'entrer dans une compréhension sensible des phénomènes de la croissance, de la vie cyclique animant les tissus animaux et végétaux, du passage clé de l'être à la chair, enfin de l'oppression exercée par la culture sur la nature. Traversant perpé­tu­el­lement nos recherches, la préoc­cupation et les diffi­cultés d'une forme qui intègre la présence des quatre artistes sur le plateau, tout en tenant compte de nos spéci­ficités et fragilités. L'explo­ration, aussi, d'une écriture comme matériau qui s'offre, propo­sitions d'auteure équiva­lentes aux impro­vi­sations de corps, de voix et d'espace, parmi lesquelles le metteur en scène a pu choisir les textes qu'il souhaitait retenir, définir leur agencement et leur place dans le tout.
Après le temps des possibles, il s'est agit de fixer la matière à présenter, de l'armer contre l'aléatoire, de l'aiguiser.
Une cinquième semaine aux soubresauts de montagnes russes, où tout est devenu urgent, où l'esprit critique et la confiance de chacun se sont accrochés pour résister, mener jusqu'au bout cet essai protéiforme, retrouver sa respi­ration et le partage du sens.