Peau morte

Je n’avais que seize ans lorsque j’ai compris que ma vie n’allait plus en être une. Je titubais dans les copeaux m’en allant chercher de quoi remplir mon estomac. J’étais affamée, c’est souvent comme ça après les soirées. Enfin bref, la fête touchait à sa fin, le jour pointait et l’alcool me donnait la gerbe plus que jamais. A peine plus tard, je ne saurais dire quand ni comment exactement, mais je me retrouvai au fond d’un long tunnel, immen­sément grand, infiniment noir. Trois hommes étaient là, en face de moi. Deux d’entre eux me tenaient ferme les épaules tandis que le dernier rouait mon corps de coups. Il s’en prit d’abord à mes seins en les tirant, les pressant, les saignant. Puis, il s’acharna contre mon ventre dans lequel parut alors la marque de son poing. Ensuite, ce fut très lentement, ou rapidement je ne me souviens plus vraiment, mais il arracha les boutons de mon pantalon comme si son désir sexuel, ou devrais-je dire plutôt, son besoin vital d’assoupir sa queue, le rendait complè­tement fou, hystérique, c’était un véritable chien !

L'unité de Peau morte est constituée d'une suite de fragments. Ces fragments comportent parfois des redites, qui sont les ingré­dients psychana­ly­tiques néces­saires à la recon­struction de l'auteure.

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