La plupart du temps le paysage se tairait joliment. Mais quelque chose viendrait d’arriver : X, tout juste sorti·e de l’ombre tout à fait inutile d’un palmier artificiel, aurait un peu sautillé sur les pierres brûlantes de la digue portuaire.
Suis son écrit apocryphe, celle qui est toujours incluse dans le on et dont il n’est pourtant pas question. L’enfouie, enfuie, zut alors, suis le fantôme en robe noire, nothing more. Suis l’homme dans la lune, la femme en nous. Suis un de temps à autre. Moi, le palimpseste qui frappe selon la météo, qui devient visible, lisible ; tordue, raturée, retordue – comme s’il y avait un retour en arrière du temps, du génome, de la so called nature.
Dans ce récit qui navigue entre les identités de genre, la voix narrative trouve, au-delà d’une grammaire ponctuelle et objectivante, une force expressive qui lui est propre et atteint une neutralité de genre couleur rose, un neutre couleur néon, pour ainsi dire. L’emploi constant du Konjunktiv fait obstacle aux autres modes, remet l’identité indicative en question, fait imploser les habitudes, les certitudes et les genres. Des dialogues avec Robert Walser, Rousseau, Heine, von der Heide, des chansons en dialecte et des chansons populaires émergent une recherche polyphonique d’identité queer, la connaissance de soi, l’incarnation. Les poses et les masques, l’extravagance et le travestissement, le caractère provisoire et la précarité de toute existence humaine sont le fil rouge du livre, qui devient ici bleu.